Isabelle   By: André Gide (1869-1951)

Isabelle by André Gide is a deeply introspective and thought-provoking novel that follows the life of a young man named Alain who becomes infatuated with a spirited young woman named Isabelle. Gide's prose is lyrical and poetic, drawing readers into the tumultuous emotions and complex relationships of his characters. Through Alain's journey of self-discovery and obsession with Isabelle, Gide explores themes of love, desire, and the search for identity.

The character of Isabelle herself is enigmatic and alluring, a captivating figure who serves as both muse and tormentor to Alain. Gide masterfully weaves together elements of psychology, philosophy, and symbolism to craft a narrative that delves deep into the complexities of human emotion and desire.

While Isabelle may not be a fast-paced or action-packed read, it is a novel that rewards careful attention and reflection. Gide's musings on love and longing are both poignant and insightful, offering readers a rich and thought-provoking exploration of the human heart.

Overall, Isabelle is a beautifully written and introspective novel that will linger in the minds of readers long after they have finished it. André Gide's masterful storytelling and profound insights make this a must-read for anyone interested in exploring the intricacies of human relationships and emotions.

First Page:

Gérard Lacase, chez qui nous nous retrouvâmes au mois d'Aoüt 189., nous mena, Francis Jammes et moi, visiter le château de la Quartfourche dont il ne restera bientôt plus que des ruines, et son grand parc délaissé où l'été fastueux s'éployait à l'aventure. Rien plus n'en défendait l'entrée: le fossé à demi comblé, la haie crevée, ni la grille descellée qui céda de travers à notre premier coup d'épaule. Plus d'allées; sur les pelouses débordées quelques vaches pâturaient librement l'herbe surabondante et folle: d'autres cherchaient le frais au creux des massifs éventrés; à peine distinguait on de ci de là, parmi la profusion sauvage, quelque fleur ou quelque feuillage insolite, patient reste des anciennes cultures, presque étouffé déjà par les espèces plus communes. Nous suivions Gérard sans parler, oppressés par la beauté du lieu, de la saison, de l'heure, et parce que nous sentions aussi tout ce que cette excessive opulence pouvait cacher d'abandon et de deuil. Nous parvînmes devant le perron du château, dont les premières marches étaient noyées dans l'herbe, celles d'en haut disjointes et brisées; mais, devant les portes fenêtres du salon, les volets résistants nous arrêtèrent... Continue reading book >>